Côte d’Ivoire : le PPA-CI dénonce un processus électoral ivoirien « volontairement biaisé »

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mardi 08 avril 2025

Le parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a  réitéré le mardi 8 avril 2025, la mise en place d’une nouvelle Commission électorale indépendante (CEI). Fustigeant des « obstacles » au bon déroulement du contentieux électoral. Selon la formation politique, plusieurs éléments démontrent que le processus électoral ivoirien a été « volontairement biaisé et orienté de manière à compromettre l’équité du scrutin à venir ».

C’est le président exécutif du PPA-CI, M. Sébastien Dano Djédjé, qui fait cette révélation, face à la presse. Il a relevé, qu’en amont, les obstacles au bon déroulement du processus, empêchant l’accès des contestataires. Notamment l’éloignement « volontaire » des centres de réclamation. Le président exécutif  a reproche aussi à la CEI l’affichage tardif des listes électorales et l’indisponibilité des agents. Evoquant entre autres des listes absentes, déchirées ou volontairement détruites. Ainsi que  des incohérences entre les listes affichées et les données électroniques. Avec « des informations contradictoires » sur la procédure de réclamation.

Le cadre du PPA-CI a également énuméré des tentatives d’intimidation, comme « observé le 5 avril dernier à Abidjan, lors de la mobilisation de femmes venues faire des réclamations ». Des menaces à l’encontre des citoyens porteurs de réclamations et des transferts arbitraires d’électeurs.

Le parti a formulé des requêtes portant sur la radiation pour cause de décès, sur la radiation pour cause de non-respect de l’article 7 du Code électoral qui dispose « que l’affiliation des électeurs doit bien figurer sur la liste », a-t-il fait savoir.

En outre, le PPA-CI a fait des requêtes sur la liste électorale et la rectification des éléments d’identification ou des lieux de vote. Il insinuera que dans la zone du Nord du pays, notamment dans les districts de la Savane, du Denguélé et du Woroba, leurs représentants ont suivi la procédure normale.

Cependant, « quand ils sont allés faire leurs requêtes, dans 70% à 100 %, leurs requêtes n’ont pas été acceptées », a déploré le président exécutif du PPA-CI. M. Dano Djédjé qui a dénoncé le cas de la Bagoué, où environ « 2 015 réclamations avaient été déposées. Sur ce total, seules 545 ont été acceptées, tandis que près de 70 % ont été refusées, sans justification valable ».

Dans la Région du Tchologo (Nord), il a affirmé que sur les « 24 950 requêtes » que le PPA-CI a déposées, « aucune requête n’a été acceptée ». Pour lui, le rôle de la CEI est de « recevoir des réclamations et non refuser les réclamations à la tête du client ».

« Le contentieux vient étaler sur la place publique l’incompétence et la mauvaise foi de la CEI dans la gestion de ce processus. (L’organisation) fait preuve de négligence notoire et de manquement à ses obligations », a-t-il martelé.

« Par conséquent, la CEI actuelle  n’est pas digne de confiance. Elle ne peut organiser des élections « transparentes et sans heurts. C’est pourquoi le PPA-CI demande son remplacement par un organe électoral consensuel, déterminé, indépendant et impartial. »,a-t-il indiqué.

Le PPA-CI a proposé, par ailleurs, de convenir d’un « système de croisement des données », comme cela a été fait pour l’élection présidentielle de 2010. Le parti reste persuadé que la réinscription du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale sera effective.

Le président exécutif du PPA-CI, M. Dano Djédjé, a également exprimé le soutien du parti aux enseignants grévistes, rappelant qu’on ne répond pas aux revendications par la violence, mais par la négociation.

Loba Perez