Côte d’Ivoire : Affi N’Guessan ravive l’esprit du 11 octobre

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dimanche 12 octobre 2025

A Abidjan, samedi le 11 octobre, 2025, l’air est lourd à Yopougon, saturé de gaz lacrymogène et de slogans scandés.

Sur l’avenue principale, une marée de jeunes, de femmes et de doyens se fraie un chemin entre les cordons de sécurité. Les drapeaux orange-blanc-vert flottent au vent, symbole d’une détermination intacte. Malgré les arrestations, la foule ne recule pas.

Au cœur de cette mobilisation, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), apparaît comme la voix d’une résistance citoyenne. Calme mais ferme, il dénonce « un régime qui confond autorité et autoritarisme ».

« Ce n’est pas un acte de défiance, mais un acte de dignité », lance-t-il, le visage grave, appelant ses compatriotes à « ne pas céder à la peur ».

Ses mots résonnent comme ceux d’un vétéran de la lutte démocratique. Pour beaucoup, son discours évoque les grandes mobilisations des années 1990, lorsque la rue était l’espace d’expression du peuple ivoirien.

Autour de lui, le Front commun, alliance formée avec Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro, tente de fédérer les forces de l’opposition. Ensemble, ils se présentent comme le rempart contre un pouvoir accusé de verrouiller le jeu électoral. Leur mot d’ordre : résister pacifiquement, mais résister quand même.

Dans les rues de Cocody et d’ailleurs, les scènes se répètent : chants patriotiques, pancartes brandies, visages déterminés. Beaucoup disent manifester « pour la justice, pour la liberté, pour que nos enfants connaissent un autre avenir ».

« Un seul homme, aussi puissant soit-il, ne peut soumettre tout un peuple », martèle Affi N’Guessan, galvanisant la foule.

À quelques semaines du scrutin présidentiel, la tension monte d’un cran. Entre espoir et incertitude, la Côte d’Ivoire retient son souffle. La résistance pacifique est devenue, pour l’opposition, le dernier bastion d’un combat démocratique qui se veut sans violence, mais non sans courage.

S.G.