Abidjan : Thiam, hausse la voix du peuple face à la répression

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mardi 14 octobre 2025

En direction d’Abidjan le lundi 13 octobre 2025, où  les rues sont encore marquées par les affrontements du week-end, Tidjane Thiam a pris la parole. Son message est clair, ferme, et résonne comme un appel à la résistance pacifique : « L’houphouétisme, c’est le dialogue, la paix et le respect de l’adversaire », rappelle-t-il, dénonçant les bastonnades et arrestations arbitraires qui frappent les militants de l’opposition.

La marche du 11 octobre, interdite par la préfecture, a été violemment dispersée. Parmi les interpellés figurent Djeneba Soumahoro et Mme Shérif, militantes emblématiques, arrêtées pour avoir simplement pris la parole. Pour Thiam, ces actes ne sont pas de simples erreurs de maintien de l’ordre : « C’est un message de peur destiné à museler l’opposition et à intimider le peuple ».

L’ancien ministre rappelle les gestes courageux de l’histoire politique ivoirienne : Houphouët-Boigny avait autorisé Gbagbo à se présenter contre lui en 1990, et ce dernier avait, à son tour, permis la candidature de Ouattara et de Bédié. « Voilà ce qu’est un véritable homme d’État ! Aujourd’hui, la brutalité et l’intimidation remplacent le courage et le dialogue », déplore-t-il.

Thiam n’épargne pas le pouvoir en place, accusé de transformer la présidentielle du 25 octobre en théâtre de répression, en violation du droit fondamental de manifester pacifiquement. « Nous avions préparé des propositions concrètes pour améliorer la vie des Ivoiriens. Mais au lieu de débats et de projets, nous voyons des matraques et des arrestations », affirme-t-il.

Son discours dépasse le cadre du PDCI : c’est un appel à l’ensemble des Ivoiriens, à rester calmes mais déterminés, à protéger leurs voix et leur droit de choisir. Dans ce climat de peur, Tidjane Thiam se pose en porte-voix de la démocratie, rappelant que la liberté d’expression et le respect des règles électorales sont la seule voie pour préserver l’avenir du pays.

Alors que le scrutin approche, son message est un avertissement : la démocratie ne se négocie pas, elle se défend, et face à la répression, le peuple reste le dernier rempart.

T.C.