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Musique : Himra, l’artiste devenu un phénomène dans son pays

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Publié le :
mardi 18 mars 2025

Musique : Himra, l’artiste devenu un phénomène dans son pays

A 27 ans, l’artiste est devenu un phénomène dans son pays. Longues dreadlocks décolorées, muscles saillants, tatouages, vêtements de marque et bijoux voyants, il veut « être plus effrayant que Booba, Kaaris ou 50 Cent ».

 

Par Marine Jeannin (Abidjan, correspondance, Le Monde)

Himra, 27 ans, nouveau phénomène du rap ivoire, ne révèle pas grand-chose de lui en interview. Alors peut-être faut-il chercher des indices dans sa demeure abidjanaise pour mieux comprendre Abdul Rahim Souleymane Bakayoko de son vrai nom. A l’entrée de chez lui, c’est un portrait du jeune homme qui nous accueille, signé Gilles Mensah, peintre des grands noms de la pop culture de Côte d’Ivoire. La reproduction est fidèle à l’original : longues dreadlocks décolorées, muscles saillants, tatouages, vêtements de marque et bijoux voyants.

Une demi-douzaine de chaînes autour du cou, le chanteur reconnaît avoir autant travaillé son image que sa musique, mais évite la morgue de beaucoup de stars du hip-hop. « Les Ivoiriens aiment être impressionnés, tu ne peux pas les attraper en étant normal. Ils veulent un super-héros », explique celui dont le signe de ralliement est formé des deux pouces levés et des deux index tendus et croisés, comme des épées.

Himra a commencé la musique à l’adolescence, écoute alors surtout des artistes britanniques, américains et français. « J’ai commencé à rapper à cause de La Fouine », reconnaît-il. C’est toutefois en écoutant des sonorités « brutes, agressives et sombres » venues du sud des Etats-Unis qu’il trouve son identité musicale.

« Une musique comme un coup de poing »

« Quand j’ai écouté la drill, ça a cliqué, résume-t-il. Et j’ai décidé de la façonner à ma manière, pour la faire aimer aux Ivoiriens. Comme quand Arafat a écouté des sons congolais et en a fait une musique qui plaisait aux Ivoiriens. » Himra est régulièrement comparé à la star du coupé-décalé, tué en pleine gloire dans un accident de moto en 2019, ce qu’il ne désavoue pas.

« On a en commun la puissance, l’énergie, une musique comme un coup de poing. » Ses textes sont aussi entièrement en nouchi, l’argot de la jeunesse populaire d’Abidjan, et son rap est « accessible. Pour faire un hit, il faut que tu comprennes tout du début à la fin, même si tu n’es pas allé à l’école. C’est du nouchi hardcore : je suis ce que DJ Arafat aurait été s’il avait fait du rap. »

De 2018 à 2024, il peine à rencontrer son public mais s’obstine, quitte à chanter sur des petites scènes alors que les adeptes de la maïmouna, ce genre très dansant du rap ivoire mâtiné de coupé-décalé, remplissaient les plus grandes salles. « On me disait que ça n’allait pas marcher ici, se souvient-il, que la drill ne prendrait jamais en Côte d’Ivoire ».

Sans se décourager, il produit six mixtapes en six ans, une partie chez Universal, une autre autoproduite, une flopée de singles et de collaborations avec des noms du rap ivoire (Suspect 95, Widgunz, Mosty) et même français (Gazo, Le Juiice, La Mano). A l’époque, déjà, il remporte un succès d’estime.

« C’est un perfectionniste »

« C’est un vrai artiste, salue le réalisateur de clips Bouba Atkins. Quand tu tournes avec lui, il ne se contente pas de valider un script, il est avec toi à la réalisation, il sait ce qu’il veut, il a des idées. C’est un perfectionniste. »

 

 

 

 

 

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Ivoireinter

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