Gambie : un nourrisson meurt après une excision, l’indignation grandit

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mardi 12 août 2025

La mort d’une fillette d’un mois relance le débat sur l’excision en Gambie, où cette pratique interdite depuis 2015 demeure largement répandue. Militantes, ONG et défenseurs des droits de l’enfant réclament des sanctions fermes.

À Wellingara, dans le district urbain de Kombo North, un drame vient de frapper. Une fillette d’à peine un mois est décédée après avoir subi une hémorragie sévère. Le personnel médical de l’hôpital universitaire Edward Francis Small, qui a constaté le décès peu après l’admission, soupçonne fortement une excision clandestine.

La police gambienne a confirmé l’arrestation de deux femmes liées à cette affaire et réaffirmé son engagement à protéger les personnes vulnérables. Elle appelle la population à signaler toute pratique pouvant mettre en danger la vie ou la santé.

Pour les militantes féministes, ce décès illustre l’urgence de combattre une tradition persistante. L’ONG Women In Leadership and Liberation (WILL) a dénoncé « un acte de violence » et rappelé que « la culture n’est pas une excuse, la tradition n’est pas un bouclier ».

L’Assemblée nationale des enfants de Gambie a également condamné cette pratique qu’elle qualifie d’« acte brutal et inhumain », appelant à la défense stricte des droits de l’enfant.

Malgré son interdiction depuis 2015, l’excision touche encore 73 % des femmes et filles gambiennes âgées de 15 à 49 ans. Depuis la criminalisation, seuls deux dossiers ont été portés devant la justice.

L’an dernier, des religieux et partisans de cette pratique avaient mené une campagne pour abroger la loi, sans succès. Ce nouveau drame rappelle que la législation seule ne suffit pas à éradiquer une mutilation qui continue de coûter des vies.

Ivoireinter