3e édition du café démocratique : Pulchérie Gbalet déplore le manque de solidarité au sein de la société civile

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dimanche 21 avril 2024

La présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne(Aci), Pulchérie Gbalet, a exprimé le vendredi 19 avril 2024, sa déception relative au manque de solidarité  au sein des organisations de la société civile (Osc). Elle a extériorisé son sentiment lors de la 3^e édition du café démocratique organisée au Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap), situé à Cocody. Un évènement qui s’est déroulé autour du thème : « Que vaut la Société civile ivoirienne aujourd’hui ».

« Il y a une partie de la société civile qui s’est constituée pour capter des financements et non pour véritablement travailler pour le peuple. Et quand nous autres nous travaillons, l’on dit que nous faisons de la politique. », a dénoncé Pulchérie Gbalet. Elle a donné quelques éléments pour reconnaître une société civile impartiale,  mais est restée sceptique quant aux Osc d’être un contre poids. « Une organisation qui prend des positions en défendant des principes et non pas un individu est une organisation qui se veut impartiale. Mais dans un contexte où il y a l’injustice, la neutralité devient une lâcheté. Là, l’on doit prendre position, mais de façon objective avec une argumentation claire. », a-t- elle informé. Selon la présidente de l’Aci, le contexte politique  actuel dans lequel évolue la population est hostile aux principes de la démocratie, dont l’égalité des chances non appliquée dans le pays. La limitation d’accès aux différents concours à travers l’âge des diplômes, l’opacité au programme emplois-jeunes, etc, en sont, a-t-elle indiqué, quelques illustrations. « L’on ne peut, aujourd’hui être déclaré d’utilité publique  qu’en étant proche du pouvoir. A cela s’ajoute entre autres, la caporalisation des médias, le manque de financement en vue d’une sensibilisation de proximité, l’absence des libertés d’expression. », a peint Pulchérie Gbalet. A l’en croire, Sékou Sylla qui  a voulu manifester en faveur des victimes des récents déguerpissements, a été arrêté parce qu’il a voulu s’exprimer. Pour Venance Konan, lorsque Feu le président Henri Konan Bédié qu’il a  soutenu était au pouvoir, personne n’a fait de lui un membre de la société civile. 

«  Quand j’ai commencé à critiquer le Pouvoir de l’ancien président Laurent Gbagbo à partir de 2002, j’ai été classé dans la société civile. J’ai même été invité à Paris par la communauté catholique sur la lutte contre la fraude en tant que membre de l’Osc. J’ai été également invité comme  représentant de la société civile à l’ambassade de France par le ministre  français des affaires étrangères au temps du Président Nicolas Sarkozy. Avec l’arrivée du président Ouattara à la tête de l’Etat, l’on ne m’invite plus dans les affaires de la société civile. », a fait savoir Venance Konan. Il s’est demandé si être un membre de la société civile veut dire s’opposer au pouvoir.  Venance Konan a estimé qu’il serait souhaitable que la société civile joue pleinement son rôle, pour que, a-t-il précisé, la démocratie en Côte d’Ivoire se solidifie et s'ancre dans les mentalités. En tant que panélistes, Venance Konan et Pulchérie Gbalet sont intervenus respectivement sur les sous- thèmes : « Le rapport des Osc à la politique et aux institutions » et « Le rapport des Osc aux citoyens : Représentation et rôle joué dans les communautés ». La rencontre qui a connu de nombreuses personnalités a été modérée par la présidente de l’Association des femmes juristes, Me Francine Aka Anghui. «Le Cerap s’est engagé à organiser des conférences. En vue de créer un cadre où l'on s'écoute démocratiquement autour d'un débat contradictoire.

Accordons notre attention sur les points positifs, relativement à ce que nous auront entendu. Demandons-nous par la suite en quoi cela peut-il nous aider à changer de comportement d’attitude afin d’être utile à la société. », a conclu le directeur général du Cerap, le père Loua Zaoro hyacinthe. Le Café Démocratique est un cadre de rencontre des décideurs politiques, des organisations de la société civile et organisations internationales. Initiée par la Fondation de l’innovation pour la paix et le Cerap, Il a pour objectif d’engager une réflexion profonde sur la citoyenneté et le rôle des Osc dans la société ivoirienne tout en sensibilisant au débat mesuré, construit et constructif.

Tadina Christina