Mozambique : Plus de 120 enfants enlevés par un groupe armé dans la province de Cabo Delgado

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Publié le :
mardi 24 juin 2025

Depuis le début de l’année 2025, plus de 120 enfants ont été enlevés dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, par un groupe armé affilié à l’organisation État islamique (EI), a indiqué Human Rights Watch (HRW) dans une alerte rendue publique le mardi 24 juin 2025.

Selon l’ONG, ces enlèvements seraient perpétrés par des membres d’un groupe localement connu sous le nom d’Al-Shabab — distinct du groupe somalien du même nom. Les insurgés viseraient particulièrement les mineurs, qu’ils contraindraient à des mariages forcés, au travail dans des conditions extrêmes, au transport de biens pillés ou encore à rejoindre leurs rangs en tant que combattants.

« Au moins 120 enfants ont été enlevés ces derniers jours », a déclaré Abudo Gafuro, directeur de l’ONG mozambicaine Kwendeleya, cité par HRW. Plusieurs cas précis ont été recensés : sept enfants kidnappés en janvier à Mumu, six en mars à Chibau — dont quatre ont ensuite été relâchés —, une jeune fille enlevée début mai à Ntotwe, et huit autres enfants quelques jours plus tard à Magaia, dans le district de Muidumbe.

« Cette vague d’enlèvements ajoute à l’horreur du conflit en cours », a souligné Ashwanee Budoo-Scholtz, directrice adjointe pour l’Afrique à HRW, appelant à la libération immédiate de tous les enfants retenus captifs.

Entre mai et juin 2025, l’organisation a conduit des entretiens avec des résidents, des membres de la société civile et des responsables des Nations unies pour documenter cette recrudescence de violences. Le conflit dans cette région, riche en ressources naturelles, a commencé en 2017. Il a déjà causé la mort de milliers de personnes et forcé plus d’un million d’habitants à fuir leurs foyers.

Si certains enfants parviennent à s’échapper ou sont libérés, leur retour est souvent difficile. Beaucoup sont confrontés à l’exclusion sociale et à l’absence de structures adaptées pour leur réintégration.

Face à cette situation, Benilde Nhalivilo, du Forum de la société civile pour les droits de l’enfant, appelle à une « stratégie nationale d’accompagnement pour les enfants rescapés ». HRW, pour sa part, exhorte les autorités mozambicaines à renforcer les mécanismes de protection, à poursuivre les responsables des enlèvements et à garantir aux victimes une prise en charge médicale et psychosociale.

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