Malabo: le Rwanda claque la porte de la CEEAC lors d’un sommet sous haute tension

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lundi 09 juin 2025

C’est dans l’air lourd et feutré des salons de la capitale équato-guinéenne, ce samedi 7 juin 2025, que le Rwanda a décidé de tourner une page. Lors du 26e sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Kigali a annoncé, sans détour, son retrait de l’organisation. Une rupture nette, sur fond de tensions croissantes avec la République Démocratique du Congo (RDC).

À huis clos, les chefs d’État ont prolongé le mandat du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo à la tête de la CEEAC, écartant ainsi le Rwanda de la présidence tournante qui devait lui revenir cette année. Ce geste, selon Kigali, est une ligne rouge franchie.

« Une dérive institutionnelle au service de Kinshasa », a dénoncé, visiblement agacé, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, quelques heures plus tard dans un communiqué. Pour Kigali, ce sommet n’a fait qu’entériner ce qu’elle redoutait : l’organisation est devenue un instrument politique au profit de la RDC.

Les discussions ont été tendues. En aparté, un commissaire de la CEEAC confiait sous couvert d’anonymat : « Le ministre congolais a menacé de boycotter toute activité si le Rwanda accédait à la présidence. Le Burundi a suivi. L’atmosphère était électrique. »

Depuis janvier, les combats dans l’est de la RDC ont redoublé d’intensité. Le groupe armé M23, accusé par l’ONU et plusieurs chancelleries occidentales d’être soutenu par Kigali, s’est emparé de plusieurs territoires. Une situation qui renforce l’isolement diplomatique du Rwanda sur la scène régionale.

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